Communiqué de presse CGT Croix-Rouge Nouvelle Aquitaine

Suite au reportage de FR3 du 6 décembre 2022 sur la fermeture probable du centre de soins infirmiers d’Ambazac et les conséquences sur les soins aux patients du territoire, la CGT Croix-Rouge française Nouvelle Aquitaine et l’USD CGT Santé-Action Sociale 87 souhaitent donner les informations et la position suivantes :

C’est à l’initiative du syndicat CGT qu’une réunion avec le député Damien MAUDET a eu lieu le 5 septembre 2022.  Etaient présents les mandatés des deux syndicats représentés au CSE Croix-Rouge Personnes Agées et soins à domicile de la Haute-Vienne.

L’objet de la rencontre était d’informer le député sur les conséquences sur les salariés et sur les patients de la cession-transfert de l’ensemble des centres de soins infirmiers du département.

Le mandaté CGT a fait un bilan des conditions de travail profondément dégradées depuis de nombreux mois. Pour ne pas avoir de Plan de Sauvegarde de l’Emploi à négocier, la direction a joué le pourrissement de la situation. Par peur de perdre leur emploi et totalement épuisées, les infirmières démissionnent et le centre de soins infirmiers ne peut plus fonctionner et ferme, voilà ce qui est arrivé pour les centres de soins de Châlus, de Pierre-Buffière/Nexon, de Solignac, et de Rochechouart… voilà ce qu’il risque de se passer également pour les derniers CSI de Chateauponsac et d’Ambazac !

La CGT a signalé que l’inspection du travail a été destinataire de nombreuses alertes des élus du CSE et de la représentante CGT au CSE pour non-respect de la convention collective, du temps de travail ainsi que de nombreuses discriminations à l’encontre des élus, nombreux à être en congé maladie.

Dans ce contexte de maltraitance des salariés, quelles conditions de travail pour les salariés transférés dans les éventuelles structures repreneuses et quid pour les salariés et les patients s’il n’y a pas de repreneurs à la fin de l’année ?

La CGT a dit au député que les infirmières libérales des communes où interviennent les infirmières ne pourront pas soigner les patients les plus lourds car elles sont déjà « saturées ».

Ainsi les syndicalistes présents se sont interrogés sur le niveau d’information des maires des communes concernées : quel maintien et quel accès aux soins dans cette situation pour les citoyens les plus âgés et dépendants des territoires communaux ?

La CGT remercie le député pour avoir questionné fin novembre courant le ministre sur cette situation et fait une lettre aux maires.

Merci à madame la maire d’Ambazac d’avoir réagi pour la continuité d’accès aux soins des patients de sa commune.

 

La Croix Rouge au niveau national est responsable de ce démantèlement des services de soins utiles à la population.

En effet cette cession-transfert des centres de soins infirmiers intervient dans le cadre d’une restructuration plus globale de la Croix-Rouge française.

2020 a été le début d’un virage financier où la valorisation de l’immobilier, les logiques de rentabilité et de performance prennent à la Croix-Rouge française, le dessus sur son engagement et sa mission de service public. La création d’une foncière visant à déconsolider la dette mais aussi à rémunérer des actionnaires est emblématique de ce tournant et interroge éthiquement puisqu’une partie du parc immobilier de la CRf a été acquis avec de l’argent public.

Suite à cette décision, la Croix-Rouge française a cédé plusieurs établissements (soit plusieurs centaines voire milliers de salariés) à des gestionnaires du secteur privé lucratif (exemple de la cession des centres de santé au groupe Ramsay). La non rentabilité décrétée entraîne alors sans état d’âme, la fermeture des centres, comme en Haute Vienne.

La CGT dénonce depuis longtemps les responsabilités de la direction des Centres de soins de la Haute-Vienne dans sa gestion autoritaire, pour le travail en mode dégradé permanent et les sous effectifs dégradant ainsi de fait, la qualité de la prise en charge des patients, ainsi que les conditions de travail des salariés.

La CGT ne cautionnera pas le silence demandé aux salariés sous prétexte qu’un repreneur éventuel a besoin de cette confidentialité.

La CGT demande l’arrêt du pourrissement de la situation entretenue par la direction, le respect des droits conventionnels et de la négociation collective, ainsi que des moyens conjugués de la direction de l’entreprise Croix Rouge et du gouvernement pour que les salariés des centres d’Ambazac et de Chateauponsac exercent dès 2023 leurs métiers au service des patients de ces territoires qui en ont grand besoin.

 

Quel regard historique sera porté sur l’arrêt du CSI de la Croix rouge à Ambazac ?

Implantée depuis le années 1960, la Croix-Rouge était reconnue par les habitants pour l’humanité et la qualification de ses infirmières.

Est-ce que 2022 sera l’année de l’arrêt de cet établissement utile à la population et de l’abandon des salariés et des patients ? L’association gestionnaire s’est transformée en une entreprise uniquement préoccupée par sa « performance » économique dans une logique comptable. N’étant plus qu’une « marque » Croix-Rouge, l’entreprise agit  avec une violence inimaginable envers les salariés qui eux, mettent en œuvre les principes d’humanité et de solidarité  que l’association humanitaire revendique mais ne respecte plus !

Pour finir, la CGT n’a de cesse de demander au gouvernement (dont fait partie depuis l’été, monsieur J-C. COMBES, ex Directeur Général de la Croix-Rouge en tant que ministre des solidarités) des financements pour un service public de santé à la hauteur des besoins des salariés et des patients de tous les territoires ruraux.

Marc DUMOND, membre du bureau de l’USD santé-Action Sociale 87 : Tel : 06 33 65 39 74.

Christophe BIGOT, secrétaire Général du syndicat CGT Croix-Rouge française Nouvelle-Aquitaine

Tel : 06 83 11 68 08

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