La solidarité pour la CGT n’est pas à humanisme variable !
Pour la CGT, le populisme de l’extrême droite, de la droite et les actions gouvernementales vise à inculquer l’idée que les travailleurs et travailleuses sans papiers ne sont pas des travailleurs comme les autres. Les études économiques ou sociologiques sérieuses s’accordent toutes pour conclure que ce n’est pas la main-d’œuvre immigrée qui fait baisser les salaires. Ce sont les règles du capitalisme mondialisé qui organisent la mise en concurrence des travailleurs et imposent la compétitivité, la rentabilité, la précarité et la volonté de réduire ou de nier les droits de toutes et tous.
Les injonctions du système d’exploitation visent le même but : la surexploitation par l’absence de droits protecteurs. Face aux intérêts des marchés financiers, du patronat et aux complicités étatiques, l’unité des travailleurs est plus que jamais d’actualité. C’est pourquoi garantir et gagner des droits nouveaux pour les travailleurs sans papiers, c’est renforcer les droits de tous les travailleurs et de toutes les travailleuses.
Les logiques étatiques et patronales à l’œuvre font que les situations des travailleurs sans papiers exacerbent leur précarité. En effet, les difficultés inhérentes aux entraves faites à leur régularisation administrative font qu’ils n’ont d’autres choix que de travailler sans être déclarés ou d’être embauchés sous l’identité d’un tiers en utilisant un « alias ». La CGT tient compte de cette situation particulière et met à disposition de ces travailleurs toutes ses organisations et outils nécessaires pour faciliter leur accueil. Bien les accueillir, c’est tout mettre en œuvre et de manière collective pour gagner leur régularisation et le respect de leurs droits.
La CGT 87 s’engage au quotidien pour garantir l’accès aux cinq piliers fondamentaux, pour une vie digne pour tous les travailleurs .euses quelques soient leurs origines, genre, préférences sexuelles: Se nourrir, se loger, se soigner, se former et se sociabiliser sont des revendications fondamentales. C’est pourquoi, nous luttons chaque jour aux côtés des travailleurs et des travailleuses (jeunes en formation, actifs, précaires, retraités…) afin de réduire les inégalités par la justice et les droits sociaux.
Cette situation doit permettre de se pencher sur la situation de l’ensemble des populations ayant migré sur notre sol qui actuellement endure un parcours du combattant (en moyenne 5 à 10 ans) pour obtenir un titre de séjour ou/et une autorisation de travailler. La CGT s’engage à leurs côtés, comme aux côtés de chaque travailleur.euse afin de garantir l’égalité et de ne pas créer de fossé (au service du patronat) entre les travailleurs légaux et les travailleurs dissimulés.
Nous revendiquons qu’à défaut de pouvoir obtenir un titre de séjour, chaque personne arrivant sur le territoire se voit automatiquement délivrer une autorisation de travailler de 6 mois, renouvelable sur 2 ans ; seul moyen efficace de lutter contre le travail dissimulé, la traite humaine et de garantir une véritable intégration.
Pour rappel, le 115 (accueil urgence et orientation) augmente chaque année son nombre de places d’hébergement pendant la période hivernale. Cette année, au 1er avril (fin de la trêve hivernale), la structure d’accueil se voit dans l’obligation de rejeter à la rue des centaines de personnes (familles, enfants, personnes âgées et malades…) et ce en ne comptant que la situation à Limoges. Alors que dans un même temps, un ancien EHPAD est réquisitionné et équipé en quelques jours seulement pour loger 80 Ukrainiens. Même si nous approuvons la réquisition de ce bâtiment, nous condamnons le manque de volonté politique pour traiter de façon égale toutes les personnes pauvres présentes sur notre territoire.
Nous demandons par conséquent de nouveau la réquisition d’autres bâtiments vacants sur Limoges et alentours afin de mettre à l’abri tous les travailleur.euses précaires qui en font la demande. Ce n’est pas parce que l’extrême droite frappe à la porte que nous nous satisferons de la mise en place de politique structurelle ou conjoncturelle de triage des bons et des mauvais indigents.
La CGT ne se leurre pas. Il y a quelques jours, le pays a repoussé l’accession au pouvoir du parti de l’extrême droite formelle ; mais nous savons que la bataille idéologique contre le fascisme et l’ordo libéralisme ne peut souffrir d’aucun délai d’engagement. Si nous ne voulons pas être de nouveau confrontés à choisir entre l’ultra libéralisme et l’extrême droite, nous devons dès aujourd’hui renforcer nos rangs et nos actions. C’est pourquoi nous vous appelons à venir participer à la fête de la Solidarité, qui aura lieu le 7 mai 2022 au 48 rue Bernart de Ventadour à Limoges.
Communiqué de l’UD CGT 87
Au programme :
Dès 11h30 :
Stands, distribution solidaire, repas solidaire à prix libre.
À partir de 14h00:
Jeux divers, coin sieste, chorales militantes
De 15h30 à 16h30 :
Discussion sur « Les différentes formes de précarité et de solidarité. Comment s’organiser pour lutter ?»
De 17h00 à 18h00 :
Spectacle « Le troisième œil » de la compagnie Les Chevaliers d’industrie
De 18h30 à 19h30 :
Concert par Dirty Rodeo + auberge espagnole (chacun amène à manger)