Limoges: vers l’organisation des coursiers à vélo

La lutte continue pour les coursiers et livreurs des plateformes. Après le mouvement de grève du mois d’août 2019, – où les livreurs contestaient des salaires faibles, une couverture sociale insuffisante et conditions de travail dangereuses -, et le périple de 1000 km parcourus par des livreurs bordelais pour porter leurs revendications à Paris, les coursiers ubérisés ont fait plusieurs apparitions nationales en tête de cortèges.

Depuis, le confinement du printemps 2020 a mis les livreurs à vélo en première ligne et au centre de l’attention avec d’autres corps de métiers. Les nouvelles et récentes mesures de confinement de cet automne 2020 doivent nous alerter sur les conditions de ces travailleurs, pour beaucoup sans-papiers (voir le communiqué de la CGT sur la lutte historique des livreurs sans-papiers de Frichti en juin dernier). Les revendications d’un droit au confinement avec indemnités, d’un « revenu de remplacement », de l’augmentation du prix des commandes, la fin des blocages des comptes, le droit aux congés payés, sont toujours d’actualité. A voir également le témoignage d’un livreur pendant le confinement: https://www.lesinrocks.com/2020/04/17/actualite/societe/journal-dun-coursier-a-velo-non-confine-ca-commence-a-etre-pesant/

C’est pourquoi notre Union Locale Limoges Nord, pilote du collectif CGT des travailleurs sans-papiers de Limoges, s’est emparée de la problématique, appuyée par l’Union Départementale. Une action de visibilité a déjà eu lieu ce vendredi à 14h15 place Denis Dussoub (voir photo).

Création de syndicats

Suite à leurs actions, la création de syndicat CGT de coursiers à vélo s’est multipliée. En plus des syndicats déjà implantés à Bordeaux, Dijon, Lyon, Nantes et Paris, d’autres syndicats sont entrain de voir le jour, et Limoges s’inscrit dans cette dynamique avec le projet de créer un syndicat départemental. “Il y a une appétence des coursiers à vélo pour les organisations syndicales classiques, pour eux, les syndicats sont utiles pour revendiquer des garanties collectives”, rapportent Fabrice Angei, membre du bureau confédéral de la CGT.

La bataille se mène aussi sur le champ législatif et juridique. “L’idée est de doter ces travailleurs de droits et de garanties collectives fortes issues du code du travail”.

Sur le terrain législatif

La CGT est notamment mobilisée sur la question de la protection sociale et de la reconnaissance professionnelle. Un projet de loi sur la protection sociale a par ailleurs été déposé par le Parti Communiste Français.  “Des actions sont lancées auprès des conseils des Prud’hommes. On accompagne juridiquement ceux qui demandent une requalification en contrat de travail, mais aussi d’autres revendications : on sera par exemple partie intervenante sur l’affaire du livreur parisien qui a été déconnecté de la plateforme suite à l’action de la grève. On leur apporte un soutien juridique et logistique”, témoigne Fabrice Angei.

Union internationale

L’uberisation est le signe d’un monde libéral et d’une marchandisation sans limites, et les syndicats de livreurs et de coursiers sont entrain de fleurir dans plusieurs pays. La mise en relation entre ces syndicats est donc un enjeux majeur.

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