Tract des Jeunesses Syndicalistes sur la qualification et les diplômes:
Dès juin, le gouvernement a profité de la crise sanitaire pour annoncer son « Plan pour la jeunesse ». Il aurait dû l’intituler « Plan pour les patrons ». Car ce dispositif se résume à offrir de nouvelles aides financières publiques pour l’embauche de jeunes. Des aides qui viennent s’ajouter à celles déjà existantes.
4 000 euros pour l’embauche d’un salarié de moins de 25 ans… pour une durée d’au moins trois mois !
Jusqu’à 8 000 euros pour la signature d’un contrat d’apprentissage. Un an là aussi !
Et pour ceux qui n’arrivent pas à décrocher un contrat en alternance, 300 000 contrats d‘insertion et 100 000 contrats civiques leur seront proposés.
En résumé, des emplois quasiment subventionnés en totalité pour les patrons. Et pour les jeunes, le bon plan de la précarité !
Des formations sont elles aussi annoncées. Mais jamais sans faire référence à un diplôme. La « qualification » proposée n’étant offerte que pour répondre aux besoins immédiats et instables des entreprises.
Non à la précarité, oui à un vrai métier !
Le patronat a théorisé, depuis des décennies, une nouvelle gestion de la main d’oeuvre. Elle vise à utiliser, à flux tendu, des compétences individuelles afin de mieux parcelliser le travail.
La principale compétence demandée aux travailleurs c’est leur capacité à s’adapter : polyvalence des emplois, mobilité géographique, instabilité des horaires, esprit de soumission, acceptation d’emplois précaires, réorientation imposée par les crises du capitalisme…
Mais cette vie précaire, on n’en veut pas. Nous voulons un vrai métier. C’est-à-dire maîtriser un véritable savoir-faire, théorique et pratique. Une activité professionnelle qui nous permet d’accumuler une expérience, de maîtriser réellement le contenu de notre travail, de notre vie. En résumé de ne pas être un pion dans la société capitaliste.
Défendons nos qualifications et diplômes
De tout temps, les travailleurs se sont battus pour définir le contenu de leur formation et donc leur qualification. Les diplômes nationaux, reconnus dans les conventions collectives nationales (CCN), sont le produit de cette lutte historique victorieuse. Dans chaque CCN, un diplôme correspond à un coefficient, c’est-à-dire à un salaire minimum.
C’est donc tout l’inverse d’une compétence individuelle ou d’une certification négociable à la tête du client, pas reconnue dans le contrat de travail. Ces dernières années les diplômes ont été vidés de leur contenu et leurs heures de formations réduites massivement.
Nous devons donc redonner de la valeur à nos diplômes et les faire reconnaître afin d’assurer un accès à de véritables emplois qualifiés, c’est à dire des métiers.
Pour du travail de qualité: soyons travailleurs diplômés !
L’économie privée et les services publics sont gangrenés par la culture du profit et de la rentabilité. Nous devons lui substituer la culture du travail. La bataille doit être menée partout pour imposer cette qualité, c’est-à-dire notre dignité. Dans chaque lycée, université, IUT, CFA, organisme de formation, nous devons revendiquer une revalorisation des diplômes. Dans chaque entreprise et service public, revendiquons gagner des formations diplômantes (en alternance, en stage et en continue).
Face au chômage dans la jeunesse, le fossé entre emplois précaires et jeunes sur-qualifiés est un réel problème dans notre génération. L’économie capitaliste est gangrenée par le travail dissimulé (heures supplémentaires non payées), par le surmenage et la chasse à la productivité. Ce sont autant d’emplois qui sont dissimulés auquel nous ne pouvons pas postuler aujourd’hui ! La jeunesse, avec les syndicats doit gagner l’embauche de jeunes qualifiés sur ces postes.
Gagnons un vrai statut !
Aujourd’hui la précarité chez les jeunes leur impose le cumul des études et de la formation avec un travail salarié. Pour nous, ces études sont déjà un travail à part entière et nous demandons l’application tant attendue du Statut du Jeune Travailleur en Formation (Plan Langevin Wallon, issu de la Résistance) aux lycéens, étudiants, apprentis et autres jeunes en formation professionnelle. Cela nous permettrait de toucher un revenu lié à nos formations et de faire reconnaître notre productivité actuelle et future.