Tract de la Commission Femme/Mixité de l’UD-CGT 87
A l’image de nos camarades féministes islandaises, les françaises, qui ont entendu l’appel des « Glorieuses » à dénoncer de façon visible les inégalités salariales, sont invitées à montrer concrètement ce que représente cette inégalité, en cessant symboliquement de travailler à 16h34 ce lundi 7 novembre. Si l’inégalité salariale est l’arbre qui cache la forêt en termes de discrimination de genre, elle est un point d’entrée marquant. Tous temps de travail confondus (temps partiels et temps complets rassemblés), les femmes perçoivent 25,7% de salaire en moins que les hommes. Temps partiels et interruptions de carrières principalement en cause pour qualifier certains écarts (légitimés par le déséquilibre homme / femme dans les responsabilités familiales), il n’empêche que près de 11% des écarts de salaires entre les deux sexes sont inexpliqués et relèvent d’une discrimination « pure ». La discrimination des femmes au travail va bien au-delà des inégalités salariales. Les inégalités professionnelles sont partout, et commencent dès la formation. On constate que les filières appliquent « naturellement » cette discrimination, orientant les filles sur des secteurs moins valorisés, et inversement pour les garçons. En médecine par exemple, la répartition des spécialités favorise les écarts, les hommes étant plus représentés dans les spécialités hauts revenus.
C’est la question de la valeur du travail féminin qui est posée. Depuis trop longtemps, et encore aujourd’hui, le travail des femmes est par principe dévalorisé, leurs salaires considérés comme des revenus d’appoint. Dès lors, les filières prédominance féminine poursuivent cette logique, et une cadre administrative sera moins bien payée qu’un cadre technique ! Arrivées à la retraite, c’est la double peine. Après avoir subi toute leur vie les discriminations de genre, emplois précaires, temps partiels, salaires inférieurs, carrières interrompues, les femmes partent à la retraite avec une pension moyenne qui représente 58% de celle des hommes. Elles sont largement majoritaires parmi les allocataires du minimum vieillesse (près de 60% des allocataires), et représentent plus de 70% des bénéficiaires du minimum contributif (retraite minimale pour les bas salaires).
Toute une vie de discrimination, de dévalorisation, de doubles journées travail / maison, pour terminer dans la précarité. La loi ne suffit pas ! Car elle n’est pas appliquée Le décret d’application de la loi du 9 novembre 2010 sur les retraites impose que les entreprises de plus de 50 salarié-es aient un accord sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ou défaut un plan d’action sur l’égalité. A défaut, une sanction financière (pouvant aller jusqu’ 1 % de la masse salariale) sera appliquée par l’Inspection du travail (par le biais des DIRECCTE. A titre d’exemple, en Haute Vienne, sur 240 entreprises de + de 50 salarié-es, seulement 53 ont un accord ou un plan d’action, et aucune sanction financière n’a été signifiée à ce jour. Il est temps que cela change ! L’action portée par le collectif des Glorieuses doit réveiller en nous, les femmes, la conscience de notre classe, opprimée, et qui est dans l’impérieuse urgence de se fédérer, pour gagner le respect et l’égalité.
Rassemblons-nous, organisons-nous, agissons et gagnons l’égalité entre les hommes et les femmes. Femmes, Ni quotas, Ni discrimination, Pour l’égalité !