Alors même que l’immense majorité de la population vivait du travail de la terre et de l’élevage, l’emploi, dès le Moyen-Âge, de main d’oeuvre salariée dans les activités artisanales et dans les travaux agricoles a régulièrement entraîné des conflits entre employeurs et ouvriers. Négociant avec le pouvoir politique, les maîtres artisans cherchèrent, par l’organisation des corporations, non seulement à limiter par toutes sortes de moyens la concurrence à l’intérieur de la profession, mais aussi à interdire à leurs ouvriers de s’unir pour défendre leurs intérêts.
Pourtant, nécessité faisant loi, apparaissent dès le XIVe siècle, sinon plus tôt, des sociétés de compagnons, distinctes des confréries qui rassemblaient patrons et ouvriers. Sans cesse combattues et interdites et renaissant sans cesse, elles témoignent, au même titre que les grèves et les autres mouvements revendicatifs, de la dureté des conflits de classes indissociables du salariat.
De façon très ramassée, mais avec de nombreux exemples, l’auteur retrace l’histoire des corporations, de leur origine jusqu’à leur suppression lors de la Révolution française. Il dresse un tableau des conditions de vie et de travail des ouvriers – apprentis et compagnons – et donne un aperçu des luttes menées par ceux-ci, de leurs objectifs, de leurs méthodes et de la répression auxquelles elles donnèrent lieu.
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